
Johannes Landis
Doublepensée et piège de l'auditoire
Dernière mise à jour : 13 août 2020
J’ai été frappé par les oppositions contenues dans la dernière intervention d’Emmanuel Macron.

Il avait annoncé qu’il allait se « réinventer » mais il annonce que le « pacte » qu’il a conclu avec les Français et les Françaises « est toujours valable ».
Il parle d’un « nouveau chemin » mais il ne veut pas changer de « destination finale ».
Il est légitime de constituer « une nouvelle équipe » mais « sans tourner casaque ».
Comme s'il fallait tout changer pour que rien ne change.
Ce ne sont plus des antithèses, ce sont des paradoxes, ce ne sont plus des paradoxes, ce sont des incohérences.
Ce sont aussi des exemples de ce que George Orwell appelait la « Doublepensée ». Voici comment l'auteur la décrit, dans "1984" : « Retenir simultanément deux opinions qui s’annulent alors qu’on les sait contradictoires et croire à toutes deux. Employer la logique contre la logique. » Et, ce faisant, piéger le récepteur ou la réceptrice.
Pensez-vous, comme moi, qu’une prise de parole honnête doit être portée par une conviction intimement incarnée et formulée dans un message clair ?
Communiquer, ça se cultive et surtout pour une intervention d'ordre politique.